Pour mieux comprendre le comportement de ce garçon, il faut remonter loin, très loin derrière lui. Plus exactement vingt-cinq ans en arrière. Oui, l’époque à laquelle ses parents se sont rencontrés. Une époque très heureuse pour eux. Du moins c’était ce qu’il s’imaginait jour après jour, depuis qu’il était venu au monde. Mais bon, que voulez-vous, chacun à sa façon de voir les choses et lui c’était de cette manière qu’il les voyait : de façon négatives, sans arrêt. Mais il n’avait pas totalement tort, laissons donc place au récit de son passé, cette partie de l’histoire qui l’a forcé à devenir tel qu’il est à ce jour.
Une vingtaine d’année avant sa naissance, deux personnes « aisées » financièrement vivaient à un pas l’un de chez l’autre. Des voisins qui avaient beaucoup de moyens et qui vivaient dans un quartier de « riche ». Plus le domaine était prestigieux, et plus les personnes étaient respectées. Le père et la mère d’Ethan n’étaient pas les plus riches, mais ils avaient malgré tout de très belles résidences, de quoi en faire jalouser plus d’un. C’était ce qui faisait qu’ils avaient énormément d’ennemis, en dehors de ce beau quartier. Après tout, les gens ayant plus de moyens sont souvent les plus recherchés par les cambrioleurs ou on ne sait trop quoi d’autre.
Quoi qu’il en soit, un beau jour, les deux jeunes gens décidèrent de faire plus « amples » connaissances. Certes cela faisait déjà plusieurs années qu’ils se connaissaient, mais il voulait en apprendre d’avantage l’un sur l’autre. Des détails plus personnels. Un premier rendez-vous avait donc eu lieu, puis un deuxième, un troisième, … Et ainsi de suite ! Jusqu’au jour fatidique. Neuf mois plus tard, un nouveau venu arriva au monde, ils le nommèrent Daniel J. Flynn. Un garçon en qui ils avaient placés beaucoup d’espoir et espéraient évidemment ne pas être déçu. Un enfant qui était toute leur « lumière » allons-nous dire.
Et en effet, on pouvait dire qu’il brillait le petit ! Dans tous les domaines imaginables, c’était un véritable génie. Ce qui n’était pas pour déplaire aux parents de cet enfant qui avait d’ailleurs sauté une première année d’études, ses capacités ayant été jugé trop importantes pour le niveau qui était imposé à cet endroit. Et il n’avait que cinq ans pourtant ! Après avoir passé plusieurs testes, les médecins pouvaient affirmer qu’il avait un quotient intellectuelle supérieur aux deux-cents. Ce qui était donc énorme pour quelqu’un de son âge. Et bien évidemment, c’était toujours en la faveur des deux adultes à la tête de la famille.
Ils étaient devenus, grâce à Daniel, la famille la plus populaire du quartier. Mais les insultes ne cessèrent de fuser à leur sujet, ce qui était tout à fait normal en ce sens que la jalousie frappe beaucoup notre monde. Cette famille n’en était qu’une nouvelle victime. D’ailleurs étrangement, à croire qu’ils voulaient vraiment « attiser » la colère des autres personnes, ils avaient gardés leur deux résidences, dans l’optique d’en offrir une à leur enfant quand il sera en âge. Si cela n’était pas fort aimable de leur part… Mais un léger souci arriva, ou plutôt, un imprévu eu lieu un an plus tard.
En effet, un an et neuf mois s’écoulèrent, et c’est là que le jeune Ethan fit son apparition. Les deux parents ne savaient pas du tout comment prendre cet évènement en compte ; ils n’avaient jamais découvert quand ils avaient eu de rapport. En fait, c’était assez simple : un soir, après avoir fêté leur cinquième année de vie en couple, ils burent énormément, à en perdre conscience, et c’est là que tout avait commencé. La grossesse de la jeune femme n’était pas invisible, évidemment, mais elle n’avait pas envie d’avorter, c’était contraire à ses « habitudes ». Mais lors de la naissance de l’enfant, ils n’étaient pas aussi souriant que lors de leur « première fois ».
Ils étaient même déçu, un seul héritier aurait été plus que suffisent. Ils ne montraient donc aucune trace de joie, mis à part une neutralité totale. Ils ne s’étaient même pas concerté concernant son nom, ils n’avaient pas esquissé le moindre sourire, juste un simple « Ethan » avait été prononcé, rien de plus ni moins. Il semblait être destiné à vivre seul dans son coin, dès son plus jeune âge… Mah, qu’il en soit ainsi, ils découvriront plus tard qu’ils auront eu tort d’agir de la sorte avec lui. Les quelques premiers mois de sa vie, il fut soigné comme un véritable bébé devait l’être, mais pas par ses parents : par la domestique, bien sûr !
C’était un peu comme sa véritable mère, même si ce n’était malheureusement pas le cas. Il comprenait bien évidemment que son frère avait quant à lui, droit à toutes les louanges, c’était pourquoi il voulait essayer de devenir comme lui, c’était devenu son seul et unique objectif. Bien évidemment, son frère lui n’en aurait strictement rien à faire, il n’avait jamais eu envie de parler avec lui, et ni même de jouer avec ce dernier. La différence d’âge en était en grande partie la cause, mais aussi le fait que l’un des deux était beaucoup trop adulte pour son âge.
Daniel était du genre à repousser son frère, Ethan, à longueur de temps. Il le trouvait ennuyant, alors que dans le sens contraire, le plus petit le trouvait tout simplement intéressant, une véritable source d’inspiration à lui-même. Une personne qu’il respectait beaucoup et qu’il continuerait à respecter durant encore un long moment, c’était ce en quoi il croyait. Après tout, l’espoir fait vivre ! C’était donc pour cela que le jeune enfant s’éforçait de rattraper le niveau qu’avait l’aîné lorsqu’il avait son âge ; chose ardue étant donné qu’il n’était pas un génie tout comme l’était le plus vieux. D’ailleurs, il approchait de plus en plus du « second sicle » d’études…
De son côté, Ethan se contentait d’aller de plus en plus vite, essayant de ramener les meilleurs notes possibles à ses parents, qui continuaient malgré tout de l’ignorer malgré le fait qu’il arrivait à rendre des copies presque parfaites. Et oui, le problème se trouvait justement au niveau du « presque ». Pour eux, il montrait clairement qu’il ne leur était d’aucune utilité. Il n’avait certes que six ans, mais il comprenait très bien ce genre de sentiments qui émanaient de la part de ses parents biologiques. D’ailleurs, ils ne fêtaient jamais l’anniversaire du jeune garçon, mais en revanche celui de Daniel, bien sûr que si !
L’abandon, voilà ce qui hantait jour après jour l’enfant qui n’avait rien fait pour mériter ce genre de comportement envers lui et évidemment, le destin semblait avoir fait de lui son jouet. Quelques semaines après avoir soufflé sa septième bougie, ses parents décidèrent de renvoyer la domestique, estimant qu’elle ne faisait plus un assez bon travail pour eux. Et c’est là qu’ils décidèrent de l’éloigner encore plus d’eux ; il vivait autrefois dans la même chambre que la domestique, mais ils décidèrent de l’envoyer dans la maison voisine, qui était autrefois celle de la mère d’Ethan. Ils n’allaient plus du tout prendre « conscience » du fait qu’il était présent.
Tout ce qu’ils faisaient, c’était donné un minimum d’argent au garçon pour qu’il puisse s’acheter des petits « trucs » à manger, histoire de ne pas mourir de faim. Mais ce n’était là qu’une marque d’humanité pure et simple, rien de plus. Ils se moquaient totalement de ce qu’il pouvait lui arriver en dehors de cela. Plusieurs fois il avait songé à se suicider, mais il n’avait jamais osé, trop accroché à la vie sans doute. Après tout, c’était tout a fait normal pour quelqu’un de son âge d’avoir peur de mourir et encore plus de savoir de quelle façon cela allait arriver surtout ! C’était même déplaisant, totalement déplaisant.
Le temps continua à passer, jusqu’à ses onze ans, sans qu’un quelconque évènement bien particulier ne vienne interagir dans sa vie de tous les jours. Il vivait seul donc, dans la seconde maison de sa famille. Il s’ennuyait et se sentait seul, mais au final il s’y était habitué, et c’était même là qu’il avait décidé d’abandonner. Quoi donc ? Et bien tout simplement le fait de devenir un jour peut-être, comme Dany’, ou encore de recevoir ne serait-ce qu’une fois les félicitations de ses parents biologiques. Et c’était d’ailleurs aussi à ce moment précis qu’il avait compris qu’il n’était pas fait pour être gentil : il devait s’imposer dans la vie.
Une règle qu’il s’était imposée à lui-même en quelque sorte, tout ça dans le but de devenir ce qui lui semblait le plus correct. Mais qu’était-ce donc ? Et bien tout simplement quelque chose que même l’espèce humaine ne pourrait jamais comprendre, peut importait le nombre d’années d’études que les scientifiques passeraient à essayer de comprendre ce qu’était réellement Ethan. Il voulait tout simplement être quelqu’un « à sa façon », allons-nous dire. Une véritable petite boule de haine, qui ne vivait que pour une chose : faire souffrir toute personne se trouvant dans son entourage ou même a portée de vue.
Il commençait même à devenir quelqu’un d’assez agressif, sadique et moqueur par-dessus le marcher ! Il détestait tout être qui pouvait exister, et n’aimait que lui. Il était devenu tout simplement… Imbu de sa personne. Il n’écoutait rien de ce qu’on pouvait lui faire comme remarque, et lorsqu’il allait en cours, il n’en faisait qu’à sa tête. Il n’écoutait pas et envoyait les professeurs sur « les rosiers ». Parfois même il ne lui suffisait que d’un seul regard pour qu’ils comprennent qu’ils ne doivent surtout pas l’ennuyer plus que ce qu’ils n’essayaient de le faire. Il avait décidé de devenir le pire salaud qui existe…
Deux ans plus tard, il avait découvert quelque chose d’extraordinaire chez lui : il était capable de faire changer d’avis qui que ce soit, rien qu’en utilisant ses yeux. Il avait un don, quelque chose d’exceptionnel qu’il garderait à tout jamais pour lui. Il ne le maîtrisait évidemment pas encore, étant donné que ce n’était là qu’une simple découverte, mais il avait trouvé « son nouveau jouet ». Finalement, peut-être que le destin avait prédis qu’un jour, il devrait être différent, et par conséquent, être quelqu’un de supérieur aux autres. Ce n’était pas si mal que ça, de vivre dans la solitude.
Au fil du temps, alors qu’il avait découvert ce cadeau de la nature qui lui avait été fait, il comprenait qu’il lui avait été offert pour une seule raison : devenir quelqu’un qui pourra un jour recevoir tout ce qu’il veut, de qui il veut. Nullement besoin d’arme pour se faire, un simple regard était suffisant, c’était certes en soit une arme, mais c’était bien plus que ça. C’était plus complexe, plus approprié à sa personne, quelque chose d’incompréhensible donc. Même les grands cerveaux mondiaux ne pourront expliquer ce phénomène, ce qui était d’avantage plaisant pour le garçon. De quoi faire peur aux autres, c’était tout ce dont il rêvait…
Il n’avait entre autre, jamais utilisé se pouvoir dans le grand publique, c’était quelque chose qu’il voulait faire dans un endroit plus calme, où il pourrait se montrer d’autant plus violent que ce qu’il ne pourrait l’être lorsqu’il y avait plusieurs personnes. Bien sûr, il n’avait nullement peur d’utiliser ce pouvoir en publique, c’était juste qu’il avait entendu certaines rumeurs concernant le fait que les personnes comme lui étaient fortement recherchés, ce qui ne lui plaisait par réellement. Il devrait sans doute se cacher, et il l’avait déjà bien évidemment compris. Il n’avait plus de temps à perdre « chez lui » donc.
À ses dix-sept ans, lors de son anniversaire justement, pour la première fois, ses parents avaient décidés d’organiser une petite « fête » en son honneur. Mais il savait très bien qu’ils étaient au courant pour son don et que par conséquent, il n’y avait « rien de bon » dans le plat qu’ils lui avaient concocté. De la drogue sans doute, et en grande quantité. Vu leur moyens, cela ne l’aurait sans doute jamais étonné. Il avait tout à fait compris leur stratégie : le rapporté et ainsi gagner énormément d’argent. Finalement, ils avaient pris conscience de son utilité, mais trop tard ! Il était déjà apt à utiliser son pouvoir.
Et sans plus attendre, il se leva de table, tandis que ses yeux changèrent subitement de forme, ainsi que de couleur. Quand je parle de forme, c’est évidemment la pupille. Elle avait l’air de ressembler à un mandala, les petits dessins que l’on aime souvent « colorier » lorsqu’on est gamin. Sauf que celui-ci, on aurait plus envie de le déchirer tellement il était mauvais. Il représentait la haine, la soif de sang, tout ce qui n’était que mauvais présage et signe de désastre pour l’être humain. Et une fois que ce regard arrive, de grave conséquence en découle. Durant plusieurs heures, il leur donna à tous les trois, sa mère, son frère, et son père, l’impression de subir les pires douleurs existant au monde.
Cette nuit fut marquante pour lui. Son frère qui était autrefois un génie, était devenu un attardé mentale qui n’était même plus capable de parler à cause du traumatisme qu’il avait subit suite à cette « agression ». Son père et sa mère quant à eux, n’avais plus jamais osé parler d’argent en face des autres, ils étaient tous les deux devenus accroc aux drogues et aux alcools, tout ce qu’il y avait de pire pour eux. Et évidemment, suite à cet incident, Ethan fut directement remarqué, et par conséquent prit pour « cible ». Il était donc devenu une personne qu’il fallait à tout pris attrapé.
D’ailleurs, pour la première fois, après avoir agressé sa famille, il avait subit quelques conséquences de son propre pouvoir, qu’il ne subissait pas quand il attaquait une personne à la fois : il avait eu une baisse de la vue durant une durée de une semaine, pour seulement trois personnes… Mais cela ne changeait rien à un petit détail important : il avait aimé ! À un tel point qu’il en avait rit comme un véritable psychopathe, ce soir-là. C’était vraiment, le plus beau cadeau qu’il puisse espérer. Même les cieux étaient « incapables » de l’arrêter, disait-il… Aujourd’hui, dix-neuf ans, il continue à être poursuivit, tandis que sa haine quant à elle, n’a cessé de grandir, tel un démon qui se nourrit de la douleur de ses victimes…